Du temps où j'étais barde dans le monde,
j'étais honoré de tous les hommes.
Dès mon entrée dans les palais,
on entendait la foule pousser des cris de joie.
Sitôt que ma harpe chantait,
des arbres tombait l'or brillant.
Les rois du pays m'aimaient ;
les rois étrangers me craignaient.
Le pauvre petit peuple disait :
"Chante, Merlin, chante toujours."
Ils disaient, les Bretons :
"Chante, Merlin, ce qui doit arriver."
Maintenant, je vis dans les bois ;
personne ne m'honore plus maintenant.
Loups et sangliers, dans mon chemin,
quand je passe, grincent des dents.
Je l'ai perdu, ma harpe ;
ils sont coupés, les arbres
d'où tombait l'or brillant.
Les rois des Bretons sont morts,
les rois étrangers oppriment le pays.
Les Bretons ne disent plus :
"Chante, Merlin, les choses à venir."
Ils m'appellent Merlin le fou,
et tous me chassent à coups de pierre.
inspiré par des fragments de chants populaires Bretons-Armoricains recueillis vers l'année 1820
Les druides, et d'autres comme eux,
professent que les âmes sont impérissables,
que le monde l'est également,
mais qu'un jour cependant,
seuls le feu et l'eau
régneront sur l'univers.
Strabon